Lundi 27 avril 2020, 150 personnes se sont retrouvées dans le cadre des “Lundi en Commun” (habituellement organisés par Action Commune) pour une Édition spéciale “Fearless Cities” de ces conférences en ligne, cette fois-ci organisée par diverses organisations partenaires* dont le Mouvement Utopia.
Voici un retour sur les éléments échangés lors de cette soirée.
Atelier 1 : Féminisation de la politique et “care” : quels liens avec le municipalisme ?Atelier 2 : Quels bilans et espoirs pour le municipalisme en France à l’issue des municipales de mars 2020 ?Atelier 3 : Qu’est-ce que la crise nous apprend des forces, des faiblesses et défis du municipalisme ?
ATELIER 1 : Féminisation de la politique et “care” : quels liens avec le municipalisme ?
L’atelier a réuni 37 participants. Il fut l’occasion d’écouter les témoignages de Fanny Lacroix (maire de Châtel-en-Trièves en Isère) et Charlotte Marchandise (maire adjointe déléguée à la santé et l’environnement à Rennes) puis d’un temps d’échanges en sous-groupes entre participants.
Les termes “Care” (ou “Cuidados” en espagnol) et “Féminisation de la politique” sont particulièrement mis en avant par les plateformes municipalistes (notamment espagnoles), pour qui ces notions sont intrinsèquement liées au municipalisme. Cet atelier était l’occasion d’un éclairage, via les expériences des intervenantes et des participant-es sur la réalité vécue et les perceptions ou acceptions sur ces thèmes. Que signifie concrètement “dépatriarcaliser la politique” ? Quelles sont ces nouvelles façons de faire la politique qui mettent au centre la dimension du “Prendre soin”, du Care ou cuidados inspirées par l’écoféminisme ? Comment ces notions interrogent la qualité des relations dans une société ; des humains avec la nature ; à l’intérieur des organisations municipalistes et des personnes qui gèrent une municipalité ?
Les points essentiels :
1/ Des difficultés à être légitime en tant que femme en politique
2/ Difficultés à mettre au centre ces thématiques ce qui pénalise en premier lieu les femmes
3/ Difficultés à faire évoluer pratiques et les postures, y compris dans un milieu “progressiste”
4/ Les femmes peuvent avoir une contribution particulière
> Les femmes novices en politique apportent des sujets qui ouvrent des pensées différentes que celles qui prévalent (action sociale, éducation, solidarité, entraide, écoute..) et peuvent avoir un côté moins “gestionnaire” que les hommes.
> Les femmes élues peuvent développer des capacités à rassembler la population, les questions de bien-être du groupe sont aussi souvent initiées par les femmes. Les femmes vont plus vite réussir à créer une équipe et ont plus fréquemment une sensibilité par rapport à l’intérêt général.
Des pistes de solutions pour y répondre (non exhaustif)
Faire évoluer la politique et la vision que l’on en a
Favoriser l’éducation des hommes et des femmes, favoriser les changements de regards et la transformation individuelle
De nouvelles pratiques pour nos collectifsDes dispositifs généraux pour le collectif :
Des outils pour la gestion du temps de parole :
Construire des espaces de paroles :
Des règles pratiques pour plus de Care dans nos collectifs :
Des pistes pour nos municipalités
ATELIER 2 : Quels bilans et espoirs pour le municipalisme en France à l’issue des municipales de mars 2020 ?
L’atelier a réunit 68 participant.e.s. Il fut l’occasion d’écouter les témoignages de Guillaume Gourgues, Maître de conférence à l’Université Lyon 2 et Sixtine Van Outryve, Doctorante à l’Université Catholique de Louvain.
L’atelier 2 est revenu sur l’expression d’un municipalisme à la française émergeant notamment à travers les candidatures aux élections municipales de mars 2020 de listes participatives et celles qui portent l’aspiration d’un municipalisme plus libertaire.Ces municipalismes traduisent un mouvement de repolitisation et une réappropriation des enjeux à l’échelon local par les habitant.e.s. Ils reposent notamment sur une plus large participation citoyenne et de nouvelles pratiques politiques qui se distinguent de la professionnalisation politique actuelle.
1/ Sociologie et représentativité :
2/ Rapport à l’État et à l’organisation institutionnelle :
3/ Contre-pouvoir et minorité municipale
4/ Changer les pratiques et les représentations politiques
Parcourir les propositions de Provence Ecocitoyenne de stratégie commune de communication des listes citoyennes autour de la transparence sur l’attribution des fonds publics (filmées), referendum d’initiative communale sur les grands projets communaux, conseils municipaux citoyens et maires alternatifs.
Pour voir en replay l’intégralité de l’atelier 2
ATELIER 3: Qu’est-ce que la crise nous apprend des forces, des faiblesses et défis du municipalisme ?
L’atelier a réunit 50 participants. Il fut l’occasion d’écouter les témoignages d’Anne-Sophie Olmos (élue à municipalité de Grenoble et active aux Grenopolitains) et Vincent Liegey (essayiste, décroissant et coordinateur de Cargonomia à Budapest).
Face aux défaillances de l’État dans la gestion de la crise du COVID19, les municipalités se sont retrouvées en première ligne pour gérer la crise avec les habitants. Une multitude d’initiatives d’entraide et de solidarité ont alors émergées, soutenues ou non par des politiques publiques. Cet atelier n°3 avait pour objectif d’échanger, à partir de l’exemple de Grenoble et Budapest, pour envisager les forces, faiblesses et défis du municipalisme.
1/ Cette crise confirme les idées municipalistes
2/ Des défis & besoins communs
*Co-organisation par Action Commune, Mouvement Utopia, Ateliers Populaires d’Urbanisme (Villeneuve Grenoble), Commonspolis, Pacte pour la Transition, La Belle Démocratie et l’Assemblée des Communs Grenoble.
Ces ateliers seront l’occasion de la publication d’articles plus complets que vous pourrez retrouver d’ici fin mai sur les sites et réseaux sociaux des organisations qui ont porté cet événement.