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F’murrr, l’auteur du «Génie des alpages» est décédé

F’Murr dessinateur et ami du Mouvement Utopia a illustré nos livres collectifs

 

Richard Peyzaret, connu sous le nom de F’murrr, s’est éteint à l’âge de 72 ans.

« C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès de Richard Peyzaret, connu sous le nom de F’Murrr« , a annoncé son éditeur Dargaud par voie de communiqué. Le dessinateur et scénariste français avait 72 ans.

Né à Paris le 31 mars 1946, Richard Peyzaret réalise, pendant ses années de lycée, de nombreux « gribouillages » et se passionne très vite pour la bande dessinée, et surtout pour les œuvres de Franquin et Hergé. Après six ans à l’Ecole supérieure des arts appliqués Duperré (Paris 3e), il rejoint l’atelier du dessinateur Raymond Poïvet où il rencontre notamment Mandryka. Ce dernier le présente à Goscinny.

Un article dans libération

Extrait du « Génie des Alpages »

En 1971, Richard Peyzaret publie ses Contes à rebours dans Pilote. Les planches non retenues sont publiées, en 1993Un article dans libération, dans Au loup ! (Dargaud). C’est dans Pilote qu’il débute aussi l’aventure du Génie des Alpages, une série de 14 tomes à l’humour absurde publiées chez Dargaud entre 1976 et 2007. « Son Génie des Alpagesreste un modèle de réjouissante pagaille et de non-sens rigoureusement maîtrisé, absolument uniques dans la bande dessinée ovine contemporaine« , loue aujourd’hui Dargaud.

Humour décapant

Après être passé par plusieurs magazines de bandes dessinées comme Fluide Glacial, le dessinateur créé, en 1976, Jehanne d’Arc, une créature coincée entre Moyen Age et science-fiction, que l’on retrouve dans un premier temps dans Métal Hurlant, puis dans le magazine (A Suivre) édité par Casterman. Outre Jehanne d’Arc, Richard Peyzaret affiche son goût pour le Moyen Age avec Tim Galère (Casterman, 1985) ou encore Le pauvre chevalier (Casterman, 1990, réédité en 2003 chez Dargaud) qui est récompensé du prix Alph-Art humour du festival d’Angoulême l’année suivante.

Parmi ses nombreux ouvrages empreint d’un humour décalé, F’Murrr publie aussi Le char de l’Etat dérape sur le sentier de la guerre (Casterman, 1987), Spirella mangeuse d’écureuils (Khani, 1997). Dans son dernier album, Robin des Pois à Sherwood (Dargaud, 2011), il propose une  » version délirante et absurde de Robin des bois où Marianne prend les devants » à en croire Dargaud. Il a reçu en 2006 le prix Super-Tournesol pour l’ensemble de son œuvre.

Cet immense humoriste, tendre et acide, farouche et généreux, était aimé et respecté au-delà du seul monde de la bande dessinée.Dargaud

En 2010 et 2014, F’murrr assure aussi les illustrations de quatre essais du mouvement Utopia, un mouvement politique de gauche altermondialiste et écologiste, publiés dans la collection « Controverses » d’Utopia, également maison d’édition, sur les thèmes des sans-papiers, du nucléaire, de l’agriculture et du travail.

« Doté d’une culture littéraire, philosophique et artistique profonde et étendue, véritable génie du dessin et doué d’un amour du verbe combatif, il est un mot pourtant qu’il ne connaissait pas : concession. Cet immense humoriste, tendre et acide, farouche et généreux, était aimé et respecté au-delà du seul monde de la bande dessinée« , assure Dargaud.